Cause palestinienne : Quand Abdelmedjid Tebboune fait de l’ombre à Kaïs Saïed

En harmonie totale et absolue sur toutes les questions régionales et internationales, la course à la normalisation avec Israël semble avoir sonné comme une fausse note entre Kaïs Saïed et Abdelmadjid Tebboune. Farouche défenseur de la Cause palestinienne, le président tunisien s’est contenté de rappeler la position de son pays à ce sujet. En face, son homologue algérien est monté d’un cran pour plaider pour “un État palestinien indépendant dans les frontières de 1967”.

Pour Tebboune, “il y a une sorte de ruée vers la normalisation et l’Algérie ne la bénit pas car la Cause palestinienne est une cause sacrée”. Saïed, qui considérait la normalisation comme un acte de trahison suprême, s’est quant à lui dit vouloir “respecter la volonté des pays qui sont libres dans leurs choix” sans hausser le ton ou condamner l’accord signé entre les monarchies du Golfe, les Émirats Arabes Unis et le Bahreïn, avec Israël.

Par sa position claire et ferme, le président algérien a fait de l’ombre à son homologue tunisien, qui semble vouloir éviter une crise diplomatique avec les Émirats Arabes Unis, un pays avec qui il est en froid. Les deux voisins de la rive Sud de la Méditerranée rejettent la reconnaissance d’Israël, néanmoins, Saïed et Tebboune ne peuvent pas jouer aux champions de l’anti-sionisme.

La raison ? À la recherche de la perle rare pour diriger la Mission permanente de Tunisie auprès des Nations unies à New York, Kaïs Saïed a récemment jeté son dévolu sur Tarak Adab. Ce dernier a travaillé au bureau de liaison tunisien à Tel Aviv et fut un acteur des relations administratives tunisiennes avec Israël durant les années 1990. Il a, par ailleurs, été le collègue de l’ancien chef de la diplomatie, Khemais Jhinaoui, remercié par le président Saïed pour motif de “normalisation”.

De leur côté, les autorités algériennes, affaiblies par la décennie noire, auraient fait appel à Israël en 1999 pour coopérer secrètement dans la lutte contre le terrorisme. Selon le journal français “l’Express”, citant le quotidien israélien Yediot Aharonot, des responsables algériens auraient rencontré l’ancien chef du Mossad Danny Yatom en Italie. L’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika s’était même entretenu avec le premier ministre israélien Ehud Barak lors des funérailles du roi Hassan II du Maroc.

La Tunisie et l’Algérie n’entretiennent pas des relations diplomatiques avec Israël, mais les relations commerciales semblent être autorisées. Les autorités des pays voisins tolèrent l’importation, directe ou indirecte, des articles israéliens, notamment, des produits pharmaceutiques, cosmétiques, technologiques, outre l’implantation des marques connues pour leur soutien à l’État hébreu.

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