Il semble que le chef du gouvernement marocain, l’islamiste Abdelilah Benkirane soit poussé ces derniers jours dans ses derniers retranchements. Alors que les critiques assénées par le palais royal au travail du gouvernement -Education, Immigration- se multiplient et [onlypaid] que le patron du PJD a tout le mal du monde à remanier son gouvernement, après avoir été lâché par les nationalistes de l’Istiqlal, Abdelilah Benkirane aurait choisi de se montrer patient. D’après des sources bien informées au sein du PJD, la stratégie du chef du gouvernement est toute simple. Il voudrait accréditer auprès de l’opinion publique l’idée que son gouvernement est victime d’un plan de déstabilisation qui dépasse les partis politiques avec qui il est en négociation. Si Abdelilah Benkirane ne dit rien clairement, il laisse par contre ses lieutenants au parti -Aftati et Bouanou- distiller dans la presse différentes informations sur les blocages dont il serait victime et qui proviendraient, d’après eux, de « cercles influents » qui verraient d’un bon œil le départ des islamistes du gouvernement ou du moins leur affaiblissement. L’objectif donc pour Benkirane, en adoptant un profil bas, est de se faire « passer pour une victime ». « Il veut coûte que coûte se glisser dans la peau du gentil de service qui fait pleines de concessions à ses adversaires, mais qui ne récolte rien en contrepartie », affirme un fondateur du PJD qui s’est retiré aujourd’hui de la vie politique. Un député appartenant à l’opposition, mais qui garde de bonnes relations au sein du PJD abonde dans ce sens : « en apparence, Benkirane va de reculade en reculade et semble perdre beaucoup de crédits, mais réellement et grâce à une communication virale efficace, il glane des points auprès de l’électorat populaire et même auprès des classes moyennes ». Une stratégie bien ficelée qui pourrait tout de même atteindre ses limites si la hausse des prix continue à éroder le pouvoir d’achat des Marocains.[/onlypaid]
