En Tunisie, une gestion de la crise du coronavirus à deux vitesses

Après une première phase de contagion au coronavirus maîtrisée, la Tunisie peine à faire refluer la deuxième vague. La recrudescence de la pandémie et la propagation du virus sont de plus en plus rapide, toutefois, la gestion de la crise intrigue, le protocole sanitaire adopté également.

Annoncée depuis l’apparition du virus, l’obligation du port du masque sous peine de sanction n’a été appliquée à tous les espaces publics qu’à partir du mois d’août. La classification par couleurs en fonction de la situation sanitaire des pays de provenance des Tunisiens et touristes a fait couler beaucoup d’encre. L’évaluation de la criticité et les faveurs accordées à certains pays, notamment, la Belgique, la République Tchèque ou encore la Pologne, ont été largement critiquées.

En effet, plusieurs touristes sont arrivés sans tests PCR, ni quatorzaine respectée. Depuis l’ouverture des frontières, en juin dernier, le nombre de personnes touchées par le virus est passé de 1 201, en trois mois, à 6 635. Suite aux cas importés, la transmission locale s’est accélérée et le nombre de clusters a décuplé.

Outre l’inconscience collective et le laxisme des autorités, l’amateurisme politique a également contribué à l’explosion des contaminations. Sur fond de bras de fer avec le mouvement Ennahdha, l’ancien Premier ministre Elyes Fakhfakh, décide d’éjecter le ministre de la Santé, Abdellatif Mekki en pleine crise.

Autre bémol et pas des moindres. En dépit des millions de dinars versés par les citoyens et les entreprises au Fonds 1818 dédié à la lutte contre le coronavirus, l’État se contente d’un nombre très limité d’analyses. Lundi, le ministère tunisien de la Santé a autorisé 12 laboratoires à réaliser les tests RT-PCR pour dépister les cas d’infection. Objectif : atteindre les 2 500 analyses par jour.

Certes, entre juin et septembre, le nombre de tests de dépistage a augmenté de 300 à 2 000 examens, cependant, ce chiffre reste très faible face à la recrudescence des cas de Covid-19. La situation demeure inquiétante et la crise risque de dégénérer.

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