Ils sont loin de s’en douter les ressortissants de l’Afrique du Nord qui demandent un visa espagnol. D’après des sources bien informées à Madrid, les demandes de visa soumises aux consulats espagnols dans le Maghreb et en Egypte sont acheminées vers la capitale allemande afin que les fonctionnaires de ce pays donnent leurs avis. C’est la première fois depuis que les accords de Schengen ont vu le jour en 1985, qu’un des pays membres de l’Union Européenne réclame un droit de regard sur le travail des services consulaires d’un autre pays souverain, membre lui aussi de l’Union Européenne. Jusque-là, les pays signataires de la convention de Schengen pouvaient suspendre temporairement, pour des raisons de sécurité nationale l’application de cette convention qui établi un espace où les personnes et les marchandises peuvent circuler librement et sans contrôle. Aujourd’hui, l’Allemagne a imposé un double contrôle sur les visas accordés par l’Espagne, l’Italie et la Grèce à certains pays du tiers-monde. De sources diplomatiques à Bruxelles, Angel Merkel s’est montrée intransigeante sur ce point. « Depuis le début des révolutions arabes il y a plus d’une année, la chancelière allemande menace de suspendre les accords de Schengen si son pays ne gère pas les visas en provenance du Sud », affirme un haut fonctionnaire européen. D’ailleurs, pour le sommet de la Banque Centrale Européenne, le gouvernement espagnol en concertation avec la Genaralitat-gouvernement autonome catalan- a décidé de suspendre pendant une semaine les accords de Schengen. Le sommet devrait se tenir à Barcelone le 2 et 3 mai prochains.
