Tunisie. Limogeage du ministre de l’Intérieur : Entre Mechichi et Saïed, le bras de fer se durcit

De retour aux affaires après un séjour controversé à Paris, le chef du gouvernement, Hichem Mechichi s’est passé des services du ministre de l’Intérieur Taoufik Charfeddine. Une décision prévisible, motivée par les liens étroits entre le président de la République et cet avocat, parti en guerre contre les responsables sécuritaires islamistes corrompus. Alors que les autorités ont choisi d’opter pour le blackout médiatique, les informations et les documents fuités de la Kasbah révèlent la vraie raison de cette mise à l’écart.

Taoufik Charfeddine a touché à un élément protégé par Ennahdha sans le consentement de Mechichi et a été informé de son éviction, quelques heures après sa décision de mettre fin aux fonctions de Lazhar Longo, chef de l’antenne du ministère de l’Intérieur à Paris. Cet ancien directeur des renseignements, impliqué dans le scandale de l’arrestation de l’expert onusien, Moncef Kartas en 2019, serait également membre de l’organe sécuritaire secret d’Ennahdha, démystifié par la députée à l’ARP Fatma Mseddi. Il faisait partie des responsables promus en dépit des soupçons qui pesaient sur eux et s’est récemment entretenu avec le chef du gouvernement lors de sa virée parisienne.

Tous ces éléments confirment la rupture totale et profonde entre la Kasbah et Carthage. Les deux têtes de l’exécutif mènent depuis des semaines une guerre acharnée, souvent dans l’ombre mais toujours avec passion, et ce nouvel épisode du bras de fer opposant Saïed à Mechichi, remporté par ce dernier, ne sera pas sans conséquences fâcheuses. Dans un scénario similaire à la guerre froide ayant opposé l’ancien chef du gouvernement, Youssef Chahed à l’ancien président de la République, feu Béji Caïd Essebsi, c’est Mechichi qui aura le dernier mot : opérer le remaniement ministériel promis à la Troïka au pouvoir et isoler davantage le président Saïed dans son palais. Pendant ce temps, le pensionnaire de Carthage se contentera de ses diatribes futiles.

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  1. Hassan 15:50 - janvier 6, 2021

    A M. Olfa Hamedi, tunis air ne verra jamais le bout du tunnel, ses responsables sont de vrais menteurs et de vrais voleurs, de vrais voyous en somme. Je vous dirais simplement que vous perdez votre temps !
    Je vous conseille de notez ce message car l’avenir confirmera mes propos.