Ould Abdel Aziz semble bien déterminé à mener jusqu’au bout sa campagne anti-corruption. Dès son arrivée au pouvoir le 5 août 2009, il a fait de la lutte contre la fraude et la gabegie son cheval de bataille.
Plusieurs têtes et non des moindres sont déjà tombées et bon nombre de hautes personnalités de l’État, civiles et militaires ont été emprisonnées ou limogées. Le dernier en date est le commissaire aux droits de l’homme, à l’action humanitaire et aux relations avec la société civile, Mohamed Lemine Ould Dadde, qui a rang de ministre. Poursuivi par la justice pour détournement de fonds publics, il a été limogé de ses fonctions le 26 août dernier, après avoir été sommé par la redoutable Inspection générale d’Etat (IGE) et la Cour des comptes, de restituer au Trésor public pas moins de 271 millions d’ouguiyas (environ 826 mille euros). Le poste vacant a été confié à Mohamed Abdellahi Ould Khattra, Secrétaire général du ministère des affaires étrangères. Mais un mois à peine après son limogeage, Ould Dadde est tombé dans les filets de la Police des crimes économiques. Selon des sources sécuritaires à Nouakchott, son arrestation a été ordonnée par le Parquet de Nouakchott lundi 20 septembre. Devant la précarité et la pauvreté de larges couches de la population, le chef d’Etat mauritanien avait promis de s’en prendre à tous « ceux qui se sont livrés au pillage des biens de l’Etat pendant 20 ou 30 ans et qui ont mis le pays en ruine ».Comme preuve de sa détermination à n’exclure personne, le président a même fait arrêter le patron du Programme national de lutte contre le sida, qui n’est autre que son propre beau-frère, un médecin accusé d’être complice du détournement de centaines de millions de dollars.