Algérie : les Bouteflika ont-ils essayé de piéger le général Ahmed Gaïd Salah avec l’aide d’Abderrazak Makri ?

Jamais la situation n’aura été aussi ambiguë en Algérie que depuis quelques mois. Les derniers rebondissements autour des déclarations du patron des islamistes du MSP ont donné lieu à plusieurs lectures auprès des diplomates en poste à Alger.  L’une d’entre elles semble particulièrement remporter leurs faveurs, suggérant une transition politique pilotée par l’armée nationale, via Abderrazak Makri, président du Mouvement de la Société pour la Paix, qui aurait agi en concertation avec le clan présidentiel. Pour quelles raisons ? Selon de bons connaisseurs de la vie politique algérienne, Saïd Bouteflika, dont les relations sont notoirement fraiches avec le général Ahmed Gaïd Salah, voulait se débarrasser de l’omnipotent chef d’état-major de l’ANP et vice-ministre de la Défense nationale, en poste depuis 14 ans.

Le clan présidentiel cornaqué par le frère cadet d’Abdelaziz Bouteflika aurait donc voulu réussir un joli strike : faire tomber trois gros képis comme des quilles. Si les deux premières quilles-le général Abdelghani Hamel et le général Menad Nouba-  se sont vites effondrées, la troisième en la personne du général Ahmed Gaïd Salah est restée solidement debout. Ayant flairé le traquenard, le chef d’état-major de l’ANP a rapidement réagi en prenant l’opinion publique à témoin, à la télévision publique, balayant d’un revers de main toute intervention de l’armée dans l’agenda politique. Il s’est empressé par la même occasion de réitérer son allégeance et sa fidélité au président de la République. « Le vieux général est sur ses gardes. Il sait que Saïd Bouteflika veut son départ et fait tout pour retarder cette échéance qui est pourtant inscrite dans le temps en raison de son âge avancé-78 ans-», affirme un homme du sérail.

En attendant, deux institutions piliers du système Bouteflika, viennent de changer de titulaires. La DGSN et la gendarmerie passent sous la coupe de nouveaux arrivants qui en 2019 n’auront d’autres choix que de soutenir Abdelaziz Bouteflika, ou à défaut, celui qui sera choisi par lui.

 

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