Serait-ce une Chape de plomb qui commence à s’abattre sur le Maroc depuis l’arrivée des islamistes du PJD au pouvoir ? Dans les rédactions parisiennes, l’interdiction d’entrée dans le royaume chérifien de six publications en l’espace d’un mois, inquiète fortement. [onlypaid] En lien avec des dossiers sur l’islam ou avec la nudité, le Nouvel Observateur a été interdit deux fois, l’Express, Just Men, Gazelle Mag et la revue catholique Pèlerin une fois. « Cela fait beaucoup », juge un diplomate européen en poste à Rabat. « Il est vrai que de temps à autres, certaines publications étaient censurées au Maroc, mais la proportion demeurait acceptable. Avec la tendance actuelle, le nouveau ministre de la Communication est en train de battre tous les records de ses prédécesseurs », explique-t-il. Selon des membres de l’opposition socialiste, le « tour de vis » informationnel imposé par l’actuel gouvernement était très attendu. Et le pire serait peut-être à venir, soulignent plusieurs observateurs. Alors que le Maroc était cité par les organisations internationales pour la liberté dont jouissait la presse, mais également pour être un marché plutôt libre pour les publications internationales, voici qu’un changement radical est en train de s’installer à une vitesse folle. « Il est vrai que les islamistes sont arrivés démocratiquement au pouvoir, mais ce n’est pas une raison pour qu’ils censurent à tout va », s’indigne le directeur d’un grand quotidien casablancais. Aujourd’hui, tout le monde remarque l’étrange silence des gouvernements européens face à cette « dérive », alors qu’auparavant il suffisait d’un petit incident pour rameuter toute la classe politique, notamment française. « Nous avons peur que cela ne soit qu’un début. Si les islamistes du PJD restent fidèles à eux-mêmes, le cinéma, le théâtre et les festivals au Maroc vont vivre des moments très difficiles. Toute la création artistique au Maroc est en danger », affirme un homme de lettres marocain qui préfère tout de même garder l’anonymat. [/onlypaid]