Exclusif. Comment l’armée de terre marocaine fait face à la supériorité de l’arsenal algérien

C’est un document détaillé et bourré d’informations que vient de publier le Groupe d’études en sécurité internationale qui dépend de l’université espagnole de Grenade sur les capacités de l’armée  de terre marocaine. L’auteur du rapport, Josep Baqués, professeur de sciences politiques à l’université de Barcelone, livre une analyse limpide. Selon lui, l’armée de terre marocaine aurait pour principal objectif de contrer le potentiel danger algérien aux frontières orientales et à celles du Sahara. Le dispositif de l’armée marocaine, que ce soit au niveau de l’armement adopté ou de la disposition des troupes, ne serait donc pas tourné vers l’Espagne ou les enclaves de Ceuta et de Melilla au nord du Maroc.

Les stratèges de l’armée marocaine ont ainsi bâti une solide ligne de défense qui vise à sécuriser une ligne de front « imaginaire » allant de la ville d’Oujda jusqu’à la frontière mauritanienne. Les principales bases militaires marocaines sont installées le long de la frontière avec de solides bases d’appui  à l’intérieur du pays. La puissance de feu marocaine se concentre donc dans les villes proches de la frontière avec l’Algérie que sont Berkane, Ahfir, Taourirt, Guercif, Missour, Outat  El Haj, Errachidia, Tan Tan et Sidi Ifni. Le royaume du Maroc dispose également d’importantes bases d’artillerie et de blindés à Taza, Fès, Meknès, Hajeb et Khénifra.

Toujours selon cette étude, ce déploiement profite d’un avantage naturel avec la cordillère de l’Atlas qui met théoriquement les principales villes du royaume hors de portée de l’armée algérienne. Il en est de même des zones qui abritent les noyaux de l’industrie militaire marocaine comme les usines d’armes légères à Fès, l’assemblage de véhicules tout terrain à Casablanca, les ateliers de réparations  de véhicules blindés à Meknès et les ateliers d’entretien aéronautiques à Meknès.

Le Groupe d’études en sécurité internationale affirme également que la puissance de feu de l’armée de terre marocaine a été décuplée au cours des dernières années, notamment à travers l’acquisition de centaines de chars de type Abrams M1A1 dotés d’un capteur infrarouge à balayage avant, et aptes pour des manœuvres et des combats en milieu urbain. L’acquisition de150 chars VT-1A Chinois équivalents au T90 russe, de systèmes d’artillerie chinois MRLS AR-2 d’une portée de 130 kilomètres et de MRLS WS2D d’une portée de 400 kilomètres, ont considérablement augmenté la puissance de feu marocaine.

Si l’étude cherche à rassurer par rapport au déploiement défensif du Maroc, il souligne également l’effort de modernisation accompli dernièrement par l’armée royale, et la mise en place d’un dispositif d’avantage tourné vers la défense du territoire plutôt que vers d’autres objectifs.

 

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