Les « perles » de Sarkozy et les billets de Woerth explosent la droite

«C’était écrit», clament les plus zélés des supporters de Nicolas Sarkozy. La catastrophe, ils la voyaient venir depuis le 6 mai 2007. Le président avait boudé le peuple pour les délices d’un dîner au très snob Fouquet’s.

Depuis, Sarkozy traîne une réputation de président Bling Bling dont il a du mal à se départir. Un deuxième divorce très médiatisé, un troisième mariage hyper médiatisé et une succession de gestes et de phrases maladroites ont irrémédiablement « fâché » le président avec les Français. D’où une dégringolade dans les sondages qui ne semble pas prête de s’arrêter. D’ailleurs, sur un ton ironique, certains élus de la droite font circuler ces derniers jours sous le manteau une liste des « perles » de Sarkozy, une référence facétieuse aux « diamants » offerts par Jean Bedel Bokassa à Giscard d’Estaing et qui lui avaient coûtés sa réélection. Une liste qui dresse toutes les « sorties de route » du président.   
Aujourd’hui, à 55 ans, la carrière du virtuose de la droite, Nicolas Sarkozy, serait sur le point de s’arrêter net, notamment après les révélations de l’ancienne comptable de madame Bettencourt sur les milliers d’euros dont la richissime femme d’affaires arrosait Nicolas Sarkozy lui-même et son trésorier à l’UMP, Eric Woerth. L’avenir paraît sérieusement compromis. Le président, d’habitude tacticien hors pair, s’emmêle les pinceaux. En voulant allumer un contre-feu en poussant à la démission deux de ses ministres -Joyandet et Blanc- qui traînent des casseroles, il n’a rien fait que souffler sur les braises. Le feu qui menaçait la maison de l’UMP s’approche inexorablement de l’Elysée. Il se murmure que le tout Paris se frotte les mains. La presse, les intellos, les politiciens et la bureaucratie en auraient marre du système sarkozyste, suffisant et arrogant. «Sarkozy a réellement cru qu’il était le véritable maître du jeu. Il a voulu jouer à Napoléon oubliant que la France aime les rois, mais qu’elle adore surtout les destituer et parfois même les guillotiner», se délecte un ancien premier ministre de Jacques Chirac.
Que reste-t-il comme parade alors à Sarkozy pour essayer de sauver son quinquennat ? Un remaniement. S’il se débarrasse aujourd’hui de François Fillon, plus populaire que lui, il en fait un rival sérieux pour 2012. S’il sacrifie les ministres de l’ouverture, il donnera raison à la gauche et au Front National, revigorés dans les sondages. Enfin, s’il se sépare d’Eric Woerth, il l’affaiblit, le jette en pâture aux juges et à la presse et risque alors d’ouvrir la boîte de Pandore. Ce qui est sûr, c’est que Sarkozy passera l’été le plus long de sa vie.

 

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