Même si les jeunes du mouvement du 20 février appellent toujours à marcher contre la réforme de la Constitution, le nouveau texte proposé vendredi dernier par le souverain alaouite a remporté l’adhésion de la majorité de la classe politique marocaine. Cela dit, la grande surprise pour les autorités marocaines est venue des réactions des grandes capitales mondiales. Tour à tour, Paris, Madrid, Washington et Bruxelles ont chaudement salué les « avancées démocratiques » marocaines considérées comme uniques dans le monde arabe. Il faut dire que la méthodologie choisie par le pouvoir au royaume chérifien a surpris plus d’un. En fixant un calendrier précis et en ouvrant les consultations à la société civile en plus des acteurs politiques et syndicaux, le roi Mohammed VI a ratissé large. « Difficile de faire mieux que ça n’a été fait », estime un diplomate espagnol en poste à Rabat. « Aucun mouvement n’obtient complètement ce qu’il revendique. Au Maroc, il n’y a pas que les jeunes du 20 février, il y a également plusieurs catégories de la société qui sont très conservatrices et qui peuvent gêner le processus de modernisation et de démocratisation », met en garde un universitaire espagnol qui se rend souvent au Maroc. D’ailleurs, le projet de la nouvelle Constitution a fait l’objet d’une large couverture dans la presse internationale qui, face aux blocages que connait la Tunisie et aux hésitations égyptiennes, espère voir dans l’exemple marocain un renforcement de ce « printemps arabe » qui a du mal à s’installer. Mais, le signal le plus encourageant et le plus significatif est venu de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Cet organe délibérant de 47 pays européens qui a pour mission de promouvoir la démocratie et de protéger les droits de l’homme, a fait du parlement marocain « un partenaire pour la démocratie ». Cela veut tout simplement dire que les prochains parlementaires marocains devraient participer le plus normalement du monde aux travaux de l’Assemblée qui siège à Strasbourg et de prendre la parole lors des sessions plénières. Un privilège que seuls les députés marocains ont pu conquérir parmi leurs pairs des pays arabes. C’est également un label de respectabilité politique décerné au Maroc par les Etats européens qui prennent positivement acte des évolutions que connait le pays. En outre, Maghreb-intelligence a appris que plusieurs journalistes et universitaires des nombreux pays, s’apprêtent à se rendre au Maroc dans les jours qui viennent pour voir de plus près ce qui est désormais appelé « le modèle marocain ».
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