Maroc : les finances sous tension ?

Au Maroc comme ailleurs,  lorsque l’on souhaite faire passer des mesures impopulaires, mieux vaut le faire dans la torpeur estivale. Lorsque ces dernières coïncident avec l’arrivée du mois de Ramadan, l’on peut penser que l’on est en présence d’une « fenêtre d’opportunité » pour le ministre des finances Salahedinne Mezouar qui  tente de mobiliser des fonds qui lui permettraient de boucler un budget de plus en plus décrié.[onlypaid] Le premier signal est venu de l’annonce de la cession d’actions –de l’ordre de 7%- de l’entreprise Maroc Telecom par l’Etat, qui en est actionnaire minoritaire. Or Maroc Telecom n’est pas n’importe quelle entreprise du royaume, elle est l’un des premiers pourvoyeurs du budget de l’état, une véritable machine à cash, mais elle constitue surtout  le porte-étendard de la politique de « diplomatie économique » Africaine  tant vantée par les pouvoirs publics. De l’avis de plusieurs experts,  la cession serait  inopportune, car elle privilégie des rentrées ponctuelles au détriment de revenus stables et réguliers pour le budget, et, surtout, elle affaiblit la projection de puissance économique du Maroc sur le continent africain. Ainsi, en cédant des actions Maroc Telecom, certains estiment que le ministère des finances serait en train de poursuivre un agenda partisan, le locataire du maroquin, Salahedinne Mezouar, étant également chef d’un parti, le RNI, qui accuse un retard considérable dans les intentions de vote selon plusieurs sondages d’opinion confidentiels effectués récemment. En tentant de faire « place nette » sur son bilan afin de sortir avec un budget « honorable » Mezouar serait en train d’affaiblir sa posture de premier ministrable, car des centres de réflexion tels que le centre Marocain de conjoncture (CMC)-animé par l’ancien ministre et universitaire Habib El Malki-tirent déjà la sonnette d’alarme sur le leg éventuel qui serait fait au futur gouvernement, et la nécessité pur ce dernier d’ « assumer ». Cependant, le CMC tempère quelque peu ses propos en affirmant qu’il est possible que le « nouveau contexte politique » favorise un « cycle économique ascendant ». En tous cas, ce qui est sûr, c’est que le futur ministre des finances ne chômera pas dès sa prise de fonctions à l’automne….   [/onlypaid]

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