Diplomatie marocaine : quand « le Royaume contre-attaque »

C’est un tout autre visage que montre la diplomatie marocaine depuis quelques semaines. Alors que d’habitude, les diplomates chérifiens se montraient attentistes voire totalement timorés, voici qu’ils commencent à se montrer sous leur meilleur jour. [onlypaid] Cela ne date pas uniquement du départ de Taïeb Fassi-Fihri et de l’arrivée de l’islamiste Saâd-Eddine El Othmani, même si le visage serein, le sourire poli et le verbe calculé du psychiatre islamiste tranchent complètement avec le ton « langue de bois », le regard fuyant et la posture crispée qu’adoptait le statisticien-technocrate. Il faut dire que dans les capitales européennes, le changement opéré par la diplomatie marocaine plait beaucoup. « On ressent que le Maroc est aujourd’hui plus présent sans qu’il ne soit agressif », remarque un diplomate français qui était au début des années 2000 en poste à Rabat. Les dernières prestations du nouveau ministre des Affaires étrangères, que se soit à Tunis, Alger ou Addis-Abeba ont beaucoup rassuré ceux qui doutaient de la capacité qu’auraient les islamistes néophytes à gérer les dossiers diplomatiques du royaume. En outre, la sortie d’Abdelilah Benkirane lors du sommet économique de Davos, a été convaincante. Le chef du gouvernement marocain a su voler la vedette à son homologue tunisien Hedi Jebbali et à une star habituée des pupitres internationaux, Amer Moussa. D’un autre côté, le Maroc a pris de court plus d’un en présentant conjointement avec la France la Grande-Bretagne, l’Allemagne, les Etats-Unis, la Colombie et le Togo un projet de résolution appelant à arrêter l’effusion de sang et la violence en Syrie. Cette activité soutenue de la diplomatie marocaine a incité cet ancien ambassadeur français à Rabat à dire que « la diplomatie marocaine semble en ce moment libérée et en phase avec son environnement. Il semblerait qu’un ministère des Affaires étrangères partisan donne plus de latitude au palais royal pour mettre en œuvre la diplomatie qu’il espérait depuis des années ». Cela dit, il faudrait attendre le prochain rendez-vous de Manhasset pour mesurer l’ampleur de ce changement. [/onlypaid]

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