Le taux de réalisation des projets est passé de 0 à 70 % à Al Hoceima

Farid Chourak est un homme déterminé. Depuis sa nomination au poste de gouverneur de la province d’Al Hoceima en juin dernier, son seul et unique objectif est de mener à bien le programme « Al Hoceima, phare de la Méditerranée » lancé en octobre 2015 par le roi Mohammed VI. Un programme d’investissements et de développement d’un montant de 6,5 milliards de dirhams au départ, et qui en quatre ans devait permettre à la province de bénéficier de projets structurants à même de favoriser son désenclavement et ainsi nourrir quelques perspectives d’avenir pour ses populations. Or dix-huit mois plus tard, l’état d’avancement de la plupart des projets était proche de zéro, et il aura fallu attendre la multiplication de manifestations souvent violentes dans les rues d’Al Hoceima, pour prendre la mesure des retards accumulés. « Quel gâchis ! » constate Farid Chourak, « les moyens ont été donnés et c’est à l’Etat de respecter ses engagements, il en va de sa crédibilité, il faut donc travailler » insiste-t-il. Aujourd’hui, au terme de plusieurs dizaines de réunions avec les responsables locaux et les représentants de la population, près de 70% des projets sont réalisés ou en cours de réalisation, et l’ensemble des investissements pour la province n’est pas loin d’atteindre les 13,5 milliards de dirhams. La mise à niveau du logement social, des routes, des écoles et lycées, des structures sanitaires vont bon train, et à l’horizon 2019 Al Hoceima comptera sa propre université. Un choix justifié du point de vue sociologique et économique local selon Rabat, même si la ville ne compte que 55 000 habitants. La province a besoin de ses propres cadres et de ressources humaines compétentes, et cela passe par la formation sur place de ses futures élites. Beaucoup pourront regretter qu’il ait fallu attendre l’exaspération d’une partie de la population pour qu’enfin les problèmes soient pris en considération. Dans quelques jours, la Cour des comptes aura à rendre ses conclusions sur les raisons des retards enregistrés pour la mise en application du projet de développement de la région, conclusions très attendues en haut lieu afin de déterminer les responsabilités de chacun, responsables politiques et hauts fonctionnaires actuels ou passés.

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