Du haut de ses vingt-neufs printemps, Julius Malema, le fringant et controversé dirigeant de la Ligue de jeunesse de l’ANC a braqué sur lui les projecteurs de la presse internationale venue en masse couvrir le premier mondial en terre africaine. Portraits, indiscrétions, il n’y en a que pour Julius Malema qui voit grandir chaque jour sa renommée au-delà des frontières de son pays. Ceci a fortement agacé les ténors de l’ANC et même Jacob Zuma pour qui le leader de la Ligue de jeunesse ANC s’est dit prêt «à prendre les armes et à tuer».
Si la presse internationale se détourne un peu de la Coupe du monde et traque Julius Malema, c’est que le bonhomme a de quoi satisfaire les gazettes avides de scandales. Accusé de viol, il y a deux ans, il avait lâché un brin moqueur que la victime avait passée du bon temps. «Propos orduriers» avait affirmé le prix Nobel de la Paix Monseigneur Desmond Tutu qui a déclaré à la presse locale qu’ «heureusement que Nelson Mandela n’a plus toutes ses facultés pour ne pas voir et entendre ce que dit et fait son remplaçant à la tête de l’ANCYL.»
Et Malema ne se contente pas de tenir des propos injurieux. Alors que Jacob Zuma prend ses distances avec le dictateur zimbabwéen Robert Mugabe, le jeune leader de l’ANC affiche haut et fort, son admiration pour celui que tous les pays vouent aux gémonies. Et Julius Malema ne s’arrête pas en si bon chemin. Alors qu’il n’a jamais travaillé, il se permet de rouler dans un 4/4 rutilant, fréquente les restaurants les plus chics et s’entoure d’une dizaine de gades du corps qui terrorisent ceux qu’il ne regarde pas d’un bon œil.
Aujourd’hui, alors qu’il devient un sérieux boulet pour l’ANC, plusieurs observateurs européens soupçonnent le président Jacob Zuma d’entretenir l’épouvantail «Malema». Une manière de signifier au monde entier que malgré ses excès, il reste l’un des hommes modérés d’une Afrique du Sud ouverte sur toutes éventualités.
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