Le projet pharaonique d’une nouvelle capitale administrative, imaginée par Abdelfattah Al-Sissi, a du plomb dans l’aile. Les centaines de constructions et d’immeubles flambant neufs qui ont émergé du sable à une soixantaine de kilomètres à l’Est du Caire ne trouvent toujours pas preneur. Voulue par le nouvel homme fort d’Egypte comme un symbole de son emprise sans partage sur le pays, la nouvelle capitale ressemble de plus en plus à un décor pour un film de zombies. Les ambassades étrangères ont pratiquement toutes refusé d’y transférer leur siège. Aussi bien le gouvernement que les services de renseignement égyptiens ont multiplié les pressions sur les chancelleries arabes et européennes pour déménager. Sans succès pour le moment. L’ambassade d’Allemagne a même démenti sur tweeter une déclaration du président de la société qui gère la Capitale administrative, le général Ahmed Zaki Abidine, selon laquelle son pays aurait accepté de déplacer son ambassade du Caire vers la nouvelle ville. Ces derniers jours, c’est le staff du ministère égyptien des Affaires étrangères qui a manifesté sa désapprobation de la décision de quitter son siège historique sur les bords du Nil.
La nouvelle capitale ressemble donc à un énième projet mort-né du régime du maréchal Al-Sissi. Les prix très élevés pratiqués par les promoteurs immobiliers, ainsi que l’absence d’écoles et d’universités, ont fait fuir les potentiels habitants. Alors que les engins de l’armée et des principaux groupes BTP du pays continuent à labourer la terre, la nouvelle capitale administrative apparait plus comme un mirage que comme la nouvelle Thèbes.
