Le PJD sommé de cesser son  « double-jeu »

Le double-jeu du PJD commence sérieusement à irriter en haut lieu. Et ce n’est pas la déclaration du conseiller royal Fouad Ali El Himma à propos de sa rencontre avec Abdelilah Benkirane qui viendrait le contredire. L’un des hommes les plus proches de Mohammed VI a sermonné vertement l’ancien chef du gouvernement, l’accusant de « laisser se répandre les fausses informations » sur une hypothétique demande de médiation dans le Rif, que le conseiller royal dément catégoriquement. Un coup de sang qui vient rappeler l’irritation des cercles du pouvoir par « la duplicité » dans les positions du PJD.

Il faut rappeler que depuis la mise en place du gouvernement présidé par l’islamiste Saâd Eddine El Othmani et auquel participe le PJD avec une dizaine de ministres, les députés du parti se livrent à un jeu des plus pernicieux : tailler des croupières à la politique du gouvernement et aux ministres. Une situation très harassante, notamment avec les événements qui secouent la région du Rif. Les parlementaires du PJD ne ratent aucune occasion pour monter au créneau, tant à la Chambre des représentants qu’à la Chambre des conseillers, dans le but de marquer leurs différences avec le gouvernement. Mieux, le bureau provincial du PJD à Al Hoceima, dont le président du Conseil national dirige le gouvernement, s’est fendu la semaine dernière d’un communiqué commun avec l’Istiqlal et l’USFP, dénonçant les arrestations des activistes du Hirak et réclamant leur libération. Une position qui laisse le gouvernement sans « couverture politique » dans ce qu’il entreprend dans la région du Rif. Sans parler des dernières sorties d’Abdelilah Benkirane, secrétaire général du PJD, critiquant les « maladresses de l’actuel gouvernement dans sa gestion des événements du Rif ». Sa rencontre avec les parents de Nasser Zafazafi, porte-voix du Hirak aujourd’hui poursuivit devant la justice et en état d’arrestation, ont encore un peu plus brouillé les pistes. Certains ministres, et non des moindres, se sentent de plus en plus mal à l’aise avec ce qu’ils appellent « la duplicité du PJD ». Une manière de signifier au parti majoritaire du gouvernement qu’il doit désormais choisir entre assumer sa responsabilité de locomotive de la majorité, ou se ranger dans l’opposition.

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