Agence africaine du médicament : l’Algérie accuse le coup et promet de se venger du Maroc

C’est une défaite qui passe mal à Alger. Le pays a perdu dans des conditions jugées troublantes par les dirigeants algériens le droit d’abriter le siège de l’Agence africaine du médicament (AMA) qui sera finalement installé au Rwanda, après le vote du 17 juillet dernier à Lusaka en Zambie, de la majorité des pays africains en faveur de cette décision. Les dirigeants algériens sont convaincus que cette défaite a été provoquée essentiellement par un lobbying marocain très actif dans les coulisses de l’Union Africaine.

Une réunion de crise a été même organisée au siège du ministère des Affaires étrangères à Alger à la suite de ce revers diplomatique pour l’Algérie. Le Président algérien Abdelmadjid Tebboune a même réclamé des comptes et des explications à son chef de la diplomatie, Ramtane Lamamra. Ce dernier, signalent nos sources, risque de « sauter » dans les prochaines semaines à cause de cette déconfiture inattendue pour le Palais Présidentiel d’El-Mouradia qui espérait fortement gagner cette bataille d’influence pour prouver le retour en force de l’Algérie sur la scène internationale et africaine.

Mais contre toute attente, l’Algérie n’a pas su convaincre, séduire et mobiliser. L’axe Kigali-Rabat aurait, selon les dirigeants algériens, actionné plusieurs leviers qui ont fait pencher la balance en faveur de Kigali au détriment d’Alger. Cet axe aurait usé de plusieurs arguments politiques axés essentiellement sur l’instabilité du régime algérien et son incapacité à assurer un rayonnement international à des causes africaines en raison de ses brouilles régulières avec de grandes puissances occidentales.

Il est à signaler enfin que ’Algérie a essayé d’appuyer son offre pour abriter le siège de l’AMA par la promesse d’une subvention financière d’environ 200 millions de dollars pour construire 6 bâtiments à hauteur de 145 millions de dollars et 50 millions de dollars d’équipement ainsi qu’une prise en charge de l’ensemble des frais pour l’opérationnalisation du siège durant les deux premières années. A la suite de ce revers, Tebboune a demandé à sa diplomatie de préparer une contre-attaque pour faire reculer à tout prix l’influence marocaine au sein de l’Union Africaine.

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