Pour une pratique des lieux et du culte de l’Etat

À l’heure actuelle, il semble que la scène qui prospère n’ est pas commanditée par les indications et les recommandations au sujet de la recherche d’un nouveau modèle de développement. L’activité des officines politiques, syndicales voire-même celles de la société civile affichent, jusqu’à aujourd’hui des écriteaux:”fermés pour congé estival ” . Est-ce à dire quelles font mine de ne pas y croire…,où qu’il ne servirait à rien de s’agiter,tout est fait à l’avance… ou alors qu’il faudrait se préparer à applaudir lorsque l’annonce en sera faite !

Dans la précipitation, il est à craindre que les acteurs institutionnels,en question,loin de chercher à comprendre,expliquer et disséquer le plan de développement qui n’a pas abouti, risquent de s’enfoncer dans le jeu des pronostics des partants et des entrants aux responsabilités ministérielles et autres.
Pourtant le défi est lourd de conséquences; la scène de ce grand théâtre de l’ombre souffrirait lourdement s’il s’agirait de reprendre les mêmes fantâmes à qui on adjoindrait des jeunes drapés,venus du privé ou de la société civile, même si l’expérience de l’Etat n’est pas encore acquise.

Qu’arriverait-il si ce mécanisme se renversait?

Qu’adviendrait-il si les habitudes, les problèmes, les secrets et les motivations des décideurs devaient être quotidiennement et systématiquement examinés par des organes compétents,sans réserve et sans complaisances,s’ils étaient,à tout moment, observés,analysés,mis en statistiques et soumis à des grilles de référence et publiés à grande diffusion,d’écrits de telle sorte qu’ils soient compris par une écrasante majorité.
Que se passerait-il si,tout un chacun d’entre nous savait être à l’écoute des besoins et aspirations de l’autre et recourir à nos services, nous autres qui les connaissons bien. Ce serait enfin là paix sociale…
Qu’à deviendrait-il, si,l’Etat,avec son cortège institutionnel de ministres de parlementaires, de technocrates, d’instituteurs,de magistrats,et même de sécuritaires,n’avaient plus besoin de déguiser leurs fonctions en charité sociale. Nous serions dans l’harmonie sociale…

Pour faire une bonne politique, il ne faudrait pas uniquement avoir un talent de comédien, un harangueur de foules et un distillateur de bonnes paroles. Il faut être un bon pratiquant des lieux et du culte de l’Etat.

Pour faire une bonne politique il faudrait être capable d’intégrer de nouvelles élites dans tous les réseaux pour en recueillir la ressource et systématiser les rôles . L’art de la mise en scène se doit d’être suffisamment ouvert à

l’univers mythique dans lequel agissent les sujets historiques pour la consolidation et le progrès de la démocratie .

Pour faire une bonne politique, il faudrait des stateges (au sens larg du terme) pour légitimer un développement accéléré, déjouer les résistances au changement,fasciner les groupes dirigeants sur les problèmes d’adaptation à la modernité, sur l’avenir des partis politiques et des syndicats, sur le devenir de l’exode rural, sur la régionalisation,sur les blocages à la culture et à l’enseignement , sur les rigidités bureaucratiques …

Pour faire une bonne politique, il faudrait des stratèges pour valoriser nos fondamentaux, notre vouloir vivre en commun et encenser les formes innovatrices de l’action de l’Etat les plus conformes au développement de notre temps.

A l’évidence;il y aura beaucoup de difficultés à essayer de résoudre un problème lorsque celui d’où l’en sort a montré qu’il était âpre,n’ayant pas produit les effets escomptés,voire insoluble . Il est intéressant de voir jusqu’ou on peut réduire,dans le temps et l’espace, le fonctionnement de certains appareils institutionnels,sans pour autant compromettre les acquis, pour initier un nouveau redémarrage,une nouvelle réforme .

En définitive qu’est ce que c’est qu’une démocratie, un fonctionnement démocratique qui ne permettraient pas d’avancer, de consolider et perfectionner notre vouloir vivre en commun.

Par Rachid IDRISSI KAITOUNI, Ambassadeur

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